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Manger mieux pour vivre vieux et en bonne sant?

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    Manger mieux pour vivre vieux et en bonne sant?

    Le vieillissement est une caract?ristique biologique in?vitable pour les organismes vivants. On ne peut donc que se r?jouir de l'augmentation de la dur?e de vie. Encore faut-il que ce vieillissement soit indemne de handicap et/ou de pathologie chronique invalidante, puisqu'au m?me ?ge on peut ?tre en bonne sant? et ? jeune vieux ? ou d?j? malade, voire d?pendant. Le vieillissement en bonne sant? et la long?vit? d?pendent d?interactions dynamiques r?ussies entre des facteurs biologiques, psychologiques et d?environnement et la nutrition ? optimale ? est l?un des facteurs modifiables le plus accessible pour moduler le vieillissement.

    Mauvais vieillissement

    Les facteurs de risque de ? mauvais vieillissement ? sont l?insulinor?sistance facteur de risque cardio-vasculaire, la perte de la masse osseuse et de la masse musculaire appel?e sarcop?nie, facteur de risque de perte fonctionnelle et de chutes, ces deux facteurs sont li?s et le plus souvent et aggrav?s par la s?dentarit? ; enfin le statut inflammatoire et le stress oxydant, stress oxydant aggrav? par la diminution des antioxydants apport?s par l?alimentation, comme la diminution des apports globaux, favorisent la perte des d?fenses immunitaires.
    Quel que soit leur ?ge, les sujets consommant moins de 1 500 kcal/jour pour les hommes et 1 400 pour les femmes, ne peuvent couvrir leurs besoins en vitamines et min?raux, m?me si leur alimentation est vari?e.

    Prot?ines

    Actuellement la ration recommand?e de 1 g de prot?ines/kg de poids corporel/jour, pourrait ?tre ?largie ? 1,1 ? 1,2 g/kg/j chez le sujet plus ?g?, afin de maintenir le bilan azot? ? l'?quilibre, en dehors de situations d'hypercatabolisme. Car il n'y a pas de r?serves de prot?ines chez le sujet ?g? qui est contraint de puiser dans ses propres r?serves musculaires, qu?il n?a souvent plus, pour assurer le maintien du pool d?amino-acides. Les apports en prot?ines d'origine animale doivent repr?senter environ 60 % de l'apport prot?ique total.

    Glucides

    On peut recommander aux sujets ?g?s d'augmenter les apports en glucides complexes et de r?duire l'apport en sucres simples, mais en conservant le plaisir de manger... un produit sucr? ? plaisir ? en fin de repas ne pose aucun probl?me de pic d?insuline et pr?serve l?app?tit.
    L?apport ?nerg?tique sous forme de lipides repr?sente 35 ? 45 % de la ration dans les pays occidentaux. Ce qui est un peu trop ?lev? surtout s?il existe un apport important d?acides gras satur?s.

    Acides gras

    Les acides gras polyinsatur?s ? longue cha?ne ont un r?le particulier qui les rend essentiels au bon fonctionnement global de l?organisme et cognitif en particulier. D?autant plus essentiels que l?activit? des d?saturases qui interviennent dans les 2 formes m?taboliques, se r?duit. Ces 2 formes sont : l'acide linol?ique (s?rie n-6) et l'acide gamma-linol?nique (s?rie n-3), qui sont transform?s respectivement en acide arachidonique et acide ?icosapenta?no?que et DHA. Les om?ga 6 sont pr?curseurs des prostaglandines proagr?gantes, et sont pro-inflammatoires, alors que les om?ga 3 sont antiagr?gants et anti-inflammatoires. Un rapport ?quilibr? entre ces 2 acides gras est donc n?cessaire pour maintenir une agr?gation plaquettaire normale et un statut inflammatoire correct avec l??ge. Les ANC sont l?acide linol?ique 7,5 et l?acide linol?nique 1,5. Ce qui am?ne ? proposer 2 cuill?res d?huile v?g?tale par jour, sous forme de colza ou d?olive.

    Risque de d?shydratation

    Enfin, le risque de d?shydratation. Les sujets ?g?s r?duisent leur consommation liquidienne par diminution de la sensation de soif. Le vieillissement, en outre, entra?ne une r?duction du pouvoir de concentration des urines, du pouvoir de r?absorption sod?e, et de la masse maigre, donc de la masse hydrique corporelle totale. Les sujets ?g?s, comme les adultes, ont un besoin hydrique de 30 ? 45 ml d'eau/kg/j. Cet apport liquidien est fourni pour moiti? par les boissons, l'autre moiti? ?tant apport?e par l'eau de constitution des aliments, d?o? l?importance de savoir faire ? manger de l?eau ? par des unit?s d?hydratation alimentaire, comme les fruits et les l?gumes. L?un des plus utilis? ?tant un yaourt qui ?quivaut ? 1 verre d?eau et apporte en outre calcium et prot?ines. Enfin, ne pas oublier que les besoins en eau sont augment?s en cas de fi?vre, ou de temp?rature int?rieure ?lev?e.

    En pratique

    1.Manger pour bouger.
    Pour faire bouger une personne ?g?e, il faut avant tout la faire manger et augmenter la part des prot?ines dans l?alimentation? et non tenir un raisonnement inverse du type ? elle mange peu car elle reste assise toute la journ?e ?. Lutter contre la monotonie alimentaire qui aggrave la perte de go?t.
    2. Ne pas perdre de poids et limiter la perte musculaire.
    Prise de m?dicaments, pathologies catabolisantes qui augmentent la production de cytokines anorexig?nes, perte d'app?tit en raison de la moindre activit? des neurom?diateurs orexig?nes autant de facteurs de risque de perte de poids. Or, toute perte de poids non r?cup?r?e est ? l'origine d?une acc?l?ration du vieillissement. En particulier l?augmentation de la perte musculaire avec l??ge (sarcop?nie) ? l?origine d?une perte d?autonomie fonctionnelle.
    Concr?tement, il convient de peser les personnes ?g?es, tout comme on mesure la pression art?rielle, pour r?agir tr?s vite ? une perte de poids. Les personnes ?g?es vieillissent mieux quand l'IMC (poids en kg/taille en m2) est compris entre 23 et 27. Pour favoriser l'anabolisme musculaire, il faut accro?tre la consommation de prot?ines le matin et le midi.
    3. Vous avez dit r?gime ?
    Pas de r?gimes restrictifs apr?s 75 ans, sauf cas exceptionnel pour une dur?e br?ve (r?gime sans sel et d?compensation cardiaque). Le risque majeur est celui de la d?nutrition prot?ino?nerg?tique apr?s 70 ans.
    M?me un patient diab?tique ne doit pas avoir un r?gime trop strict car le plus souvent il n?arrive pas ? avoir un app?tit suffisant pour couvrir ses besoins quotidiens, y compris en glucides.
    Un r?gime pr?ventif vis-?-vis du cholest?rol a un sens entre 30 et 70 ans. Apr?s cet ?ge, il faut absolument bannir les r?gimes restrictifs, sauf ant?c?dents cardio-vasculaires pr?cis.
    Enfin, l?exc?s de poids peut ?tre un probl?me, d?autant plus qu?il s?agit d?une ob?sit? sarcop?nique, qui donne un aspect floride, car le muscle a ?t? remplac? par de la masse grasse. Cette situation ne peut ?tre corrig?e qu?en faisant manger en quantit? suffisante et avec un apport prot?ique ?lev?.
    La question classique est le surpoids pour une pose de proth?se par exemple. Il ne faut surtout pas faire maigrir une personne ?g?e brutalement, ni vouloir faire perdre plus de 10 % du poids initial. La perte de poids doit uniquement se faire sur du long terme. Faute de quoi, le risque est non seulement une d?nutrition et une perte musculaire qui handicapera la r??ducation, mais ?galement une rapide reprise des r?serves graisseuses pendant cette r??ducation, lorsque le r?gime n'est peut-?tre plus aussi restrictif et surtout que l?activit? est encore plus r?duite? Il faut aussi savoir lire entre les lignes, et ne pas proposer un r?gime draconien sur le seul IMC ? quelqu?un qui a perdu quelques centim?tres de taille du fait de tassements vert?braux. Il faut v?rifier une probable ost?oporose et non faire maigrir? L?effet serait inverse de celui attendu?

    En conclusion

    L?objectif chez le sujet ?g? est de faire conserver le plaisir de manger, de la rencontre avec les autres, de la prise de repas en commun chaque fois que possible, pour garder l?envie de manger et le go?t de vivre. La monotonie alimentaire est aussi nocive ? l?alimentation que la s?dentarit? ? la sant? physique?

    ? Dr MONIQUE FERRY
    G?riatre, nutritionniste, CH Valence

    Le Quotidien du M?decin du : 04/12/2008


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