Ha?ti/adoption: Quai d'Orsay se justifie

[Francoise Ramona]

Ha?ti/adoption: Quai d'Orsay se justifie

<!-- infos --> Le Quai d'Orsay a d?fendu aujourd'hui son action dans le domaine des adoptions de petits Ha?tiens, effectu?e selon lui "dans l'int?r?t sup?rieur des enfants" et afin "de ne pas faire n'importe quoi", ? la veille d'une nouvelle manifestation ? Paris de parents critiquant sa lenteur. "La France a fait le plus et le mieux dans ce domaine" depuis le s?isme du 12 janvier, a soulign? lors d'un point de presse le porte-parole du minist?re des Affaires ?trang?res Bernard Valero.

Ces derni?res semaines, des Am?ricains ont ?t? arr?t?s en Ha?ti pour enl?vements d'enfants et des suspicions ont ?merg? en Allemagne sur des transferts d'enfants. En France, "tout le dispositif est fond? sur la coh?rence d'un circuit pour les parents et les enfants permettant la succession des ?tapes m?dicales, psychologiques, administratives et juridiques", a r?sum? le porte-parole.

"Nous avons toujours veill? ? ce que les enfants soient entour?s d'un accompagnement exceptionnel", a pr?cis? Bernard Valero. "Si on ne fait pas attention ? cela ou s'il n'y a pas de rigueur, on peut se retrouver dans des situations compliqu?es", a-t-il ajout?. A ce jour, "371 enfants dont les parents avaient obtenu un jugement d'adoption sont arriv?s en France", a-t-il dit, en soulignant "l'acc?l?ration consid?rable des proc?dures" suivies par le gouvernement.

Tout au long de l'?vacuation des enfants, des personnels de sant? les accompagnent, notamment pour assurer leur suivi psychologique. Une fois en France, "dans tous les cas, les p?diatres ayant examin? les enfants rencontrent les parents adoptants". Au moment du s?isme, pr?s d'un millier d'enfants ha?tiens ?taient concern?s par des proc?dures d'adoption en France, ? diff?rents stades.

[Francoise Ramona]

Re: Ha?ti/adoption: Quai d'Orsay se justifie

<btn_espacement> Bient?t un ? sas ? pour les enfants d?Ha?ti adopt?s en France

Et si l?adoption des orphelins d?Ha?ti en France allait trop vite ? A la demande de psychiatres, le gouvernement va installer un ? sas ? en Guadeloupe. Pour que parents et enfants s?apprivoisent en douceur.

<btn_espacement> </btn_espacement></btn_espacement><!--resume--> <!--accroche--> <script type="text/javascript" src="http://www.leparisien.fr/commentaires/get_nb_com.js.php?m=201002151000&list=2010/02/15/816009"></script> <script type="text/javascript"> //load_com_js("/commentaires/get_nb_com.js.php", "m=201002151000&list=2010/02/15/816009"); </script>
<btn_noimpr></btn_noimpr>ALEXANDRA ECHKENAZI | 15.02.2010, 07h00
<!-- dur?e : 0.038671016693115 sec --> D?ici ? une quinzaine de jours, les enfants ha?tiens en voie d?adoption en France feront une halte en Guadeloupe. Ce projet, initi? par la secr?taire d?Etat ? la Famille et ? la Solidarit?, Nadine Morano, et soutenu par un comit? d?experts sur l?adoption internationale comme le p?dopsychiatre Marcel Rufo vient d?obtenir l?aval du Premier ministre.


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<!--pub-spot--> <!--complements--> <!-- dur?e : 0.085947036743164 sec -->? Notre but est de garantir que le processus d?adoption se passe dans les meilleures conditions mat?rielles et psychologiques possibles pour les enfants et pour leurs parents adoptants, suite au s?isme qui a plong? la capitale ha?tienne dans le chaos ?, indique-t-on au cabinet de la ministre. Ha?ti est le premier pays o? les Fran?ais adoptent (20 % du total, soit environ 700 enfants par an ces deux derni?res ann?es), devant l?Ethiopie, la Russie ou la Colombie.

Un suivi m?dical, psychologique, p?dagogique mais aussi juridique

L?Hexagone est aussi la premi?re terre d?accueil des petits Ha?tiens priv?s de famille, dans ce pays o? le nombre d?orphelins ?tait estim? ? 600 000 avant la catastrophe. Depuis le tremblement de terre, 371 petits Ha?tiens sont d?j? arriv?s en territoire fran?ais. Pr?s de 180 enfants, dont le dossier a obtenu tous les s?sames, devraient rapidement s?envoler pour l?Hexagone. Et 500 proc?dures d?adoption sont en cours.
Cette halte qui sera fortement conseill?e mais pas obligatoire durera entre huit et quinze jours durant lesquels le gouvernement fran?ais offrira aux enfants un suivi m?dical, psychologique, p?dagogique mais aussi juridique afin de v?rifier que tout se passe dans une parfaite l?galit?. ? Ce dispositif ne concerne que les familles qui ont obtenu tous les feux verts pour faire venir leur enfant en France ?, pr?cise le cabinet de la ministre. Hors de question d?acc?l?rer des dossiers en cours de proc?dure. Au contraire, l?id?e de ce passage en Guadeloupe est d??viter de faire subir un changement trop brutal aux enfants. Tous les vols commerciaux d?Ha?ti pour la France qui devraient reprendre d?ici ? quelques jours faisant un arr?t obligatoire ? Pointe-?-Pitre, c?est cette ville qui a ?t? choisie pour mettre en place ce sas de transit m?dico-social vers la m?tropole. Les enfants seront pris en charge dans un centre de vacances situ? ? 15 min de l?a?roport et du CHU. Il sera ?quip? pour accueillir une quarantaine de petits mais aussi les familles fran?aises adoptantes.
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[Francoise Ramona]

Re: Ha?ti/adoption: Quai d'Orsay se justifie

Ha?ti : les adoptions fran?aises "ralenties"

Face ? la pol?mique sur les d?g?ts psychologiques que pourraient provoquer une arriv?e pr?cipit?e des orphelins d'Ha?ti adopt?s par des familles fran?aises, Paris a ralenti le rythme de leur retour. Le Quai d'Orsay explique qu'il entend assurer la triple "s?curit? physique, psychologique et juridique" de ces enfants. Un mois apr?s le s?isme qui a d?vast? Ha?ti, un vif d?bat oppose en France associations de parents, comme Adoption sans fronti?res, souhaitant une acc?l?ration des processus d'adoption des orphelins, et sp?cialistes de l'enfance pr?nant une tr?s grande prudence. La controverse a ?volu? vers les risques de traumatisme suppl?mentaire qu'entra?ne pour ces enfants -d?j? abandonn?s et choqu?s par le s?isme- une arriv?e sans pr?paration. Alors que 371 orphelins ont ?t? accueillis en France depuis la catastrophe, quelque 116 autres doivent encore ?tre transf?r?s vers Paris, souvent avec une ?tape d'adaptation aux Antilles Fran?aises.

[Francoise Ramona]

Re: Ha?ti/adoption: Quai d'Orsay se justifie

Paris demande aux familles adoptantes de ne pas se pr?cipiter en Ha?ti


<table border="0" cellpadding="0" cellspacing="1" width="98%"><tbody><tr valign="top"><td width="25">
</td> <td> e minist?re fran?ais des Affaires ?trang?res a demand? mercredi aux familles fran?aises adoptant de petits Ha?tiens de ne pas se pr?cipiter en Ha?ti, pour laisser le temps ? des p?dopsychiatres de pr?parer le terrain et aux autorit?s ha?tiennes de d?livrer des passeports aux enfants.

"Tout en ?tant parfaitement conscients de l'impatience des familles adoptantes, nous leur d?conseillons vivement de se rendre d?s maintenant en Ha?ti", a d?clar? le porte-parole du minist?re Bernard Valero.

Le porte-parole a expliqu? qu'une mission comprenant notamment des p?dopsychiatres et psychologues se rendrait en Ha?ti jeudi pour "rencontrer les enfants concern?s dans les cr?ches qui les accueillent, ?valuer leur ?tat physique et psychologique, prendre les mesures ad?quates le cas ?ch?ant et pr?parer les enfants ? la rencontre avec leurs parents adoptifs".

Par ailleurs, il a indiqu? que les autorit?s ha?tiennes avaient inform? l'ambassade de France "qu'elles exigeaient d?sormais que les enfants disposant d'un jugement soient munis d'un passeport avant de quitter le territoire", a-t-il dit.

Les vols commerciaux vers l'a?roport de Port-au-Prince ont repris la semaine derni?re et "des familles ont annonc? leur intention de se rendre en Ha?ti", affirme sur son site le collectif SOS Ha?ti enfants adopt?s.

Jusqu'? pr?sent 371 enfants ha?tiens ont ?t? accueillis en France depuis le s?isme du 12 janvier. Il reste en Ha?ti 116 petits, dont les parents fran?ais ont un jugement d'adoption homologu?. Des familles adoptantes et des ONG ont reproch? aux autorit?s fran?aises de bloquer leur transfert.

"Il ne s'agit pas de bloquer et encore moins de remettre en question ces adoptions pour lesquels un jugement d'adoption a ?t? rendu. L'enjeu est de pr?parer au mieux les conditions de la rencontre entre les enfants et les familles", a r?pondu M. Valero. Il a ajout? que l'ambassade ferait "le maximum pour que la d?livrance (des) passeports par les autorit?s ha?tiennes s'effectue dans les meilleurs d?lais".

Un vif d?bat oppose associations de parents souhaitant une acc?l?ration du processus d'adoption et sp?cialistes de l'enfance mettant en garde contre des traumatismes suppl?mentaires.

</td></tr></tbody></table>

[Francoise Ramona]

Re: Ha?ti/adoption: Quai d'Orsay se justifie

Un centre en Guadeloupe pour les enfants ha?tiens adopt?s

Pour ne pas ajouter du traumatisme au traumatisme

? la demande du gouvernement fran?ais, une mission de sp?cialistes de l?enfance s?est rendue ? Ha?ti afin d??valuer l??tat physique et psychologique des 117 enfants qui doivent encore ?tre adopt?s. Un centre m?dico-psychologique devrait accueillir d?s la semaine prochaine 23 enfants pour lesquels des soins sont n?cessaires. L?acheminement des 372 premiers avait fait d?bat.

DES SP?CIALISTES s??taient ?mu des ? d?placements en urgence ? des orphelins ha?tiens. Dans une lettre adress?e ? l?ambassadeur fran?ais des droits de l?homme, Fran?ois Zimeray, le Pr Maurice Berger, chef de service associ? en p?dopsychiatrie (Saint-?tienne), le Dr Pierre L?vy Soussan, psychiatre (Paris) et la psychologue Sophie Marinopoulos mettaient en garde contre de telles proc?dures, qui, selon eux, ? compromettent le processus adoptif mais aussi l?avenir psychologique des enfants, et, au pire, peuvent conduire ? une maltraitance physique et psychique de l?enfant ?. ? la suite du s?isme du 12 janvier, le minist?re des Affaires ?trang?res avait d?cid? de l?acheminement des enfants pour lesquels un jugement d?adoption avait ?t? rendu par un tribunal ha?tien. Un dispositif in?dit coordonn? par le Dr Thierry Baubet, psychiatre ? l?h?pital d?Avicenne de Bobigny et responsable de la Cellule d?urgence m?dico-psychologique de Seine-Saint-Denis (93), et par la psychologue H?l?ne Romano du CUMP du Val-de-Marne (94), avait ?t? mis en place, ? Roissy et Orly (? le Quotidien ? du 27 janvier). Il a permis d??vacuer et d?accueillir 372 enfants en un mois.

117 enfants en attente.

Les acheminements ont ?t? interrompus et une mission d?experts, dont une psychiatre et une psychologue de l?h?pital de Bobigny, s?est rendue ? Ha?ti du 25 f?vrier au 8 mars pour ?valuer la situation psychique et physique des 117 autres enfants en attente d?adoption. La mission, plac?e sous l??gide des minist?res des Affaires ?trang?res et de la Sant? et du secr?tariat d??tat ? la famille, devait ?galement formuler des propositions afin de pr?parer la rencontre entre les enfants et les familles.
Sur les 117 enfants en attente, 101 ont ?t? vus par la mission et 23 apparaissent dans une situation physique et psychologique difficile. ? Leur vie n?est pas en danger mais ils ont besoin de traitement ?, a affirm? le ministre des Affaires ?trang?res. Ces 23 enfants vont ?tre ?vacu?s vers la Guadeloupe pour y recevoir des soins appropri?s, selon un nouveau dispositif. Un centre m?dico-psychologique devrait ?tre op?rationnel ? la fin de la semaine. Auparavant, les enfants ?taient en transit et ?taient pris en charge par la cellule d?urgence m?dico-psychologique du d?partement. D?sormais une unit? d?di?e, avec des professionnels, p?dopsychiatres, psychologues, assistantes maternelles, va permettre de pr?parer la rencontre qui pourra se faire sur place si les familles adoptantes peuvent aller l?-bas. Pour Bernard Kouchner, ? cela est souhaitable ?. Les 117 enfants devraient b?n?ficier du nouveau dispositif, achemin?s par groupe de 20 environ, dans un d?lai d?un mois ? un mois et demi.
Le Dr Baubet et H?l?ne Romano sont favorables au principe de ce ? sas ? en Guadeloupe. ? Nous en avions ?mis le principe d?s le d?but ?, expliquent-ils, regrettant une mise en place tardive avec le risque que les parents trop impatients soient r?ticents. ? Certains se sont d?j? rendus ? Ha?ti ?, explique le Dr Baubet. Quant au dispositif ant?rieur, le m?decin estime, en d?pit des critiques formul?es, qu?il a ? plut?t bien fonctionn? ?, compte tenu des exigences qui avaient ?t? impos?es. ? Le syst?me n?est pas id?al mais la plupart des familles ont ?t? satisfaites de la prise en charge qui leur a ?t? propos?e ? ce moment-l?. Tr?s peu ont refus? qu?on les aide et qu?on les voit ?, souligne le Dr Baubet. Toutefois, il reconna?t que les conditions sur place ont ?t? difficiles. Si certaines familles ont pris le temps de la rencontre, jusqu?? ? rester 8 heures sur place ?, d?autres ? sont reparties avec un enfant encore endormi dans les bras ?. Mais la plupart ont donn? son accord et un num?ro de t?l?phone pour que, dans un deuxi?me temps, ? froid, un suivi soit instaur?.

Des troubles importants.

H?l?ne Romano affirme, elle aussi, qu?il ?tait ? essentiel et important ? que les enfants b?n?ficient d?une telle prise en charge. ? ? Orly, o? trois quarts des enfants ont ?t? pris en charge, nous avons demand? une ?quipe m?dicale p?diatrique m?dicale. Plus de la moiti? (53 %) des enfants ont n?cessit? un examen m?dical et certains (6 %) ont d? ?tre adress?s aux urgences pour des probl?mes de d?shydratation aigu? ou de plaies non soign?es ?, explique-t-elle au ? Quotidien ?. Sur le plan psychologique, les sympt?mes ?taient importants ? Les deux tiers avaient moins de 3 ans et, ? leur arriv?e, ils pr?sentaient des troubles sp?cifiques d?enfants victimes d??v?nements traumatiques ?. Ils souffraient d?inhibition des affects (75 %) ? enfants hypotoniques, prostr?s, les yeux dans le vide, sans aucune manifestation ?motionnelle, totalement absents et ne r?pondant pas aux sollicitations des personnes qui s?occupent d?eux ? mais aussi de troubles du comportement d?attachement (85 %) ? soit avec une compliance excessive face aux sollicitations des adultes, se laissant traiter comme une poup?e, soit en retrait d?fensif, refusant tout contact corporel ? avec ?galement des r?actions de reviviscence et des manifestations de d?tresse majeure (hurlements de d?sespoir). ? Certains enfants ont hurl? pendant trois heures ?, raconte la psychologue. Pour avoir d?j? particip? aux dispositifs mis en place pendant le tsunami ou en C?te d?Ivoire, elle estime toutefois que l?intensit? et le type de troubles rel?vent de la situation particuli?re de ces enfants, qui ? ont ?t? totalement projet?s d?un monde ? l?autre et n?avaient plus aucun rep?re ?.
La mise en place d?un centre en Guadeloupe pr?sente, selon elle, plusieurs avantages. L??le est ? moins de 2 heures de vol d?Ha?ti et, ce qui ? peut para?tre anecdotique mais ne l?est pas, beaucoup de personnes de couleur y vivent et parlent cr?ole. Pour l?enfant, le bouleversement sera moindre. ?

? Dr LYDIA ARCHIM?DE

Le Quotidien du M?decin du : 12/03/2010