Grippe H1N1: quand le Tamiflu enfi?vre internet
PARIS - Acheter du Tamiflu contre la grippe H1N1 sur internet, rien de plus simple et les internautes sont de plus en plus nombreux ? le faire alors que cette op?ration n'est pas sans risque et permet aux cybercriminels d'engranger des millions de dollars.
"Avec la recrudescence des cas de grippe A, les gens s'inqui?tent et nous avons constat? que le Tamiflu faisait exploser les ventes des pharmacies en ligne depuis quelques semaines", explique Michel Lanasp?ze de Sophos, soci?t? de s?curit? informatique.
Selon Sophos, qui a men? une enqu?te sur le sujet, les plus gros acheteurs sont aux Etats-Unis, en Allemagne, au Royaume-Uni, au Canada et en France, o? les m?dicaments sur ordonnance sont normalement exclusivement vendus en pharmacie.
Selon l'Office central de lutte contre les atteintes ? l'environnement et ? la sant? publique (Oclaes), 125 sites ill?gaux de vente de m?dicaments, en fran?ais et consultables ? partir de la France, ont ?t? identifi?s.
Premier moyen de promotion de ces sites: les spams! Ces derniers mois, le web a vu se multiplier ces courriers ind?sirables vantant les pharmacies en ligne: aujourd'hui, pr?s de 60% concernent la vente de m?dicaments, soit des centaines de millions par an.
"Il est tr?s rare qu'une actualit? change subitement le contenu des spams comme vient de le faire la grippe A, mais c'est bien la preuve des revenus que cela g?n?re", analyse Jean-Philippe Bichard de la soci?t? d'anti-virus Kaspersky Lab.
Les achats de m?dicaments via des sites web posent en effet de nombreux probl?mes, comme l'a rappel? derni?rement Interpol: il n'y a "aucune garantie quant ? l'innocuit?, la qualit? ou l'efficacit?" des produits propos?s par "les pharmacies op?rant sans autorisation et ill?galement sur internet".
L'organisation de police internationale a d'ailleurs men? jeudi une vaste op?ration de saisie de m?dicaments vendus sur internet et ferm? plus de 70 sites.
"Au mieux, ce m?dicament est inefficace, au pire c'est un produit contrefait ou mal dos? qui est dangereux pour la sant?", confirme Fran?ois Paget, chercheur chez McAfee, soci?t? am?ricaine de s?curit? informatique.
Outre le danger sanitaire, les transactions sur ces sites sont parfois l'occasion pour les cybercriminels d'actions frauduleuses, type hame?onnage ("phishing") qui permet aux malfaiteurs de r?cup?rer les donn?es bancaires des internautes ou de placer des programmes malveillants sur leur ordinateur.
Ce trafic tr?s lucratif repr?senterait des millions d'euros de revenus par an, selon l'?tude de Sophos. Ils optent donc pour des techniques de plus en plus sophistiqu?es pour attirer les internautes et notamment la manipulation de moteurs de recherche.
A l'aide de hackers (pirates) qui surchargent par exemple les blogs de liens menant ? des pharmacies virtuelles illicites, les malfaiteurs parviennent ? mettre en avant, via les moteurs de recherche, les pages proposant la vente de Tamiflu.
Une pratique qui rapporte de plus en plus, les hackers ?tant pay?s ? la commission sur les ventes, explique Sophos. Sur un r?seau russe, cet ?t?, un expert informatique touchait 6.000 dollars par jour pour servir de "rabatteurs", raconte la soci?t? de s?curit?, et depuis quelques semaines, les montants avoisineraient les 16.000 dollars journaliers.
"Le probl?me est que ceux qui font de la manipulation de moteurs de recherche ne craignent rien juridiquement, m?me si la finalit? de tout cela est r?pr?hensible", pr?cise M. Lanasp?ze. Un vide juridique que les cybercriminels, aujourd'hui organis?s comme de v?ritables mafias, ont eu vite fait d'exploiter.
(?AFP / 21 novembre 2009 08h26)
PARIS - Acheter du Tamiflu contre la grippe H1N1 sur internet, rien de plus simple et les internautes sont de plus en plus nombreux ? le faire alors que cette op?ration n'est pas sans risque et permet aux cybercriminels d'engranger des millions de dollars.
"Avec la recrudescence des cas de grippe A, les gens s'inqui?tent et nous avons constat? que le Tamiflu faisait exploser les ventes des pharmacies en ligne depuis quelques semaines", explique Michel Lanasp?ze de Sophos, soci?t? de s?curit? informatique.
Selon Sophos, qui a men? une enqu?te sur le sujet, les plus gros acheteurs sont aux Etats-Unis, en Allemagne, au Royaume-Uni, au Canada et en France, o? les m?dicaments sur ordonnance sont normalement exclusivement vendus en pharmacie.
Selon l'Office central de lutte contre les atteintes ? l'environnement et ? la sant? publique (Oclaes), 125 sites ill?gaux de vente de m?dicaments, en fran?ais et consultables ? partir de la France, ont ?t? identifi?s.
Premier moyen de promotion de ces sites: les spams! Ces derniers mois, le web a vu se multiplier ces courriers ind?sirables vantant les pharmacies en ligne: aujourd'hui, pr?s de 60% concernent la vente de m?dicaments, soit des centaines de millions par an.
"Il est tr?s rare qu'une actualit? change subitement le contenu des spams comme vient de le faire la grippe A, mais c'est bien la preuve des revenus que cela g?n?re", analyse Jean-Philippe Bichard de la soci?t? d'anti-virus Kaspersky Lab.
Les achats de m?dicaments via des sites web posent en effet de nombreux probl?mes, comme l'a rappel? derni?rement Interpol: il n'y a "aucune garantie quant ? l'innocuit?, la qualit? ou l'efficacit?" des produits propos?s par "les pharmacies op?rant sans autorisation et ill?galement sur internet".
L'organisation de police internationale a d'ailleurs men? jeudi une vaste op?ration de saisie de m?dicaments vendus sur internet et ferm? plus de 70 sites.
"Au mieux, ce m?dicament est inefficace, au pire c'est un produit contrefait ou mal dos? qui est dangereux pour la sant?", confirme Fran?ois Paget, chercheur chez McAfee, soci?t? am?ricaine de s?curit? informatique.
Outre le danger sanitaire, les transactions sur ces sites sont parfois l'occasion pour les cybercriminels d'actions frauduleuses, type hame?onnage ("phishing") qui permet aux malfaiteurs de r?cup?rer les donn?es bancaires des internautes ou de placer des programmes malveillants sur leur ordinateur.
Ce trafic tr?s lucratif repr?senterait des millions d'euros de revenus par an, selon l'?tude de Sophos. Ils optent donc pour des techniques de plus en plus sophistiqu?es pour attirer les internautes et notamment la manipulation de moteurs de recherche.
A l'aide de hackers (pirates) qui surchargent par exemple les blogs de liens menant ? des pharmacies virtuelles illicites, les malfaiteurs parviennent ? mettre en avant, via les moteurs de recherche, les pages proposant la vente de Tamiflu.
Une pratique qui rapporte de plus en plus, les hackers ?tant pay?s ? la commission sur les ventes, explique Sophos. Sur un r?seau russe, cet ?t?, un expert informatique touchait 6.000 dollars par jour pour servir de "rabatteurs", raconte la soci?t? de s?curit?, et depuis quelques semaines, les montants avoisineraient les 16.000 dollars journaliers.
"Le probl?me est que ceux qui font de la manipulation de moteurs de recherche ne craignent rien juridiquement, m?me si la finalit? de tout cela est r?pr?hensible", pr?cise M. Lanasp?ze. Un vide juridique que les cybercriminels, aujourd'hui organis?s comme de v?ritables mafias, ont eu vite fait d'exploiter.
(?AFP / 21 novembre 2009 08h26)
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