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Cabinda, l?enclave au tr?sor p?trolier

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    Angola mardi12 janvier 2010

    Cabinda, l?enclave au tr?sor p?trolier

    <!-- AUTHOR -->Ang?lique Mounier-Kuhn
    <!-- AUTHOR END --><DL class=caption><DD>Des policiers angolais patrouillent autour du stade de Chiazi, ? Cabinda. (AFP)

    <DT> </DT></DL>Le mitraillage vendredi dernier de l??quipe de football du Togo qui se rendait ? la Coupe d?Afrique des nations par des rebelles du ?Kowe?t de l?Afrique? ranime un conflit que Luanda disait avoir r?gl? depuis 2006
    Deux morts et un bless? grave dans l?encadrement de l??quipe de football du Togo, victime malencontreuse d?un conflit interminable. C?est ? ce prix que les rebelles des Forces de lib?ration de l?Etat ­du ­Cabinda-Position militaire (FLEC­PM), qui ont mitraill? vendredi pass? le bus des Eperviers togolais, ont atteint l?objectif qu?ils visaient. Transformer la Coupe d?Afrique des nations (CAN) en Angola en une caisse de r?sonance pour la lutte qui les oppose depuis trois d?cennies et demie ? Luanda.

    Cabinda, bande de terre de 7270 km? dont les 300 000 habitants sont aussi pauvres que ses for?ts sont luxuriantes et son rivage atlantique est gorg? de p?trole, est une extravagance g?ographique. Elle est coinc?e entre deux pays francophones, le Congo-Brazzaville au nord et la R?publique d?mocratique du Congo au sud, mais ne partage pas de fronti?re avec l?Angola, auquel le colonisateur portugais a pourtant rattach? l?enclave en 1956. Dix-neuf ans plus tard, Luanda s?affranchit du Portugal. Les principaux mouvements de lib?ration (de l?Union nationale pour l?ind?pendance totale de l?Angola, l?Unita de Jonas Savimbi, au Mouvement populaire de lib?ration de l?Angola, MPLA, de l?actuel pr?sident Jos? Eduardo dos Santos) ratifient l?ind?pendance.


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    18e province de l?Angola

    Mais le FLEC, qui s??tait constitu? d?s les ann?es 1960 pour d?noncer lui aussi la domination portugaise, n?est pas associ? aux discussions. Cabinda devient autoritairement la 18e province d?un Angola qui n?entend pas renoncer ? ce territoire ?indispensable ? la survie du r?gime MPLA, puisqu?il p?se ? l??poque pour 80% de ses r?serves p?troli?res?, rappelle Olivier Vall?e, ?conomiste ind?pendant. ?Avec la d?couverte d?immenses gisements le long de la c?te de l?Angola, qui surpasse depuis deux ans le Nigeria comme premier pays subsaharien exportateur de p?trole, la part de Cabinda ne devrait plus ? terme repr?senter que 40%?, poursuit le sp?cialiste. C?est encore beaucoup trop pour que ?Luanda et les compagnies p?troli?res (ndlr: Chevron, Texaco, Elf) envisagent l??mancipation d?un ?Kowe?t? au milieu de l?Afrique?, ajoute Didier P?clard, chercheur ? la Fondation suisse pour la paix. Au fil des ans, le FLEC, qui fait parler de lui au travers des prises d?otages et d?actes de gu?rilla sporadiques, se morcelle. En 2003, le FLEC-PM (arm?) appara?t.

    A l??poque, les rebelles sont confront?s ? une s?v?re campagne contre-insurrectionnelle. Car en 2002, le MPLA au pouvoir ? Luanda a mis ? profit la fin de la guerre civile qui l?oppose depuis l?ind?pendance ? l?Unita de Jonas Savimbi, soutenue par l?Occident, pour red?ployer 30 000 de ses soldats dans l?enclave. Un pour dix Cabindais, dit-on alors.
    Le FLEC p?tit de ce quadrillage, et en 2006, sa faction ?r?nov?e?, men?e par Antonio Bento Bembe, signe un accord qui cl?t, sur le papier, le conflit et d?finit les conditions d?une meilleure redistribution locale de la manne p?troli?re.

    La r?alit? sur le terrain d?montre le contraire: le reste du front r?fute le texte. Pour les plus radicaux, la lutte contre l?occupant angolais continue encore ? ce jour. ?Il n?y a pas que le FLEC. La mobilisation de la soci?t? civile de Cabinda, structur?e par le clerg?, est tr?s grande. Elle r?clame l?autonomie, voire, pour les plus d?termin?s, l?ind?pendance?, souligne Didier P?clard.

    Appareil r?pressif

    ?Le gouvernement refuse, frontalement, tout dialogue?, poursuit ce sp?cialiste de l?Angola. Dans un rapport publi? ? l??t? pass?, Human Rights Watch d?non?ait la persistance d?une r?pression tr?s dure ? Cabinda, o? les m?dias ind?pendants n?ont pas droit de cit?. ?L?arm?e angolaise et ses services de renseignement maintiennent une pr?sence tr?s large sur ce petit territoire, o? ils intimident et harc?lent les gens qui sont per?us comme d?opinion dissidente?, note l?organisation am?ricaine, en recensant de nombreux cas de torture et de d?nis de justice.
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    L?organisation de la Coupe d?Afrique des nations, et la d?cision de Luanda d?organiser des matchs ? Cabinda, devait ?asseoir la normalisation de l?Angola et d?montrer ? la communaut? internationale et aux p?troliers que la situation ?tait calme dans l?enclave?, note Didier P?clard. Une illusion qu?une poign?e d?insurg?s, dont deux ont ?t? interpell?s hier, a fait voler en ?clats en mitraillant le bus togolais.

    ?Nous sommes en guerre?, a martel? Rodrigues Mingas, le repr?sentant en exil (en France) de la faction FLEC-PM qui revendique l?attaque. En d?non?ant dimanche un ?acte de terrorisme?, alors qu?il donnait le coup d?envoi de la CAN, le pr?sident angolais Jos? Dos Santos a lui-m?me admis, d?une certaine fa?on, que la question cabindaise n??tait pas encore r?gl?e.


  • #2
    Re: Cabinda, l?enclave au tr?sor p?trolier



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