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Point de vue
Grippe A : il faut en finir avec les usines ? virus, par Marie-Christine Blandin et Jos? Bov?
LE MONDE | 20.05.09 | 14h41 ? Mis ? jour le 20.05.09 | 14h41
<!-- ********************************* MAIN COLUMN ********************************* --> <script type="text/javascript" language="javascript"> function expandBarrePartager() { if($("#barrePartager").css("display")=="none") { $("#barrePartager").fadeIn("slow"); } else { $("#barrePartager").fadeOut("slow"); } } </script><script type="text/javascript"> if ( 'undefined' == typeof MIA) MIA = {}; MIA.Partage = { toggled: false, toggleSharing:function(){if(!MIA.Partage.toggled){ document.getElementById('shareTools').style.displa y='block';MIA.Partage.toggled=true}else{document.g etElementById('shareTools').style.display='none';M IA.Partage.toggled=false}}, ouvrirPopup:function(url,titre,parametres){ var expression = /[^*]width=([0-9]*)[^*]/; expression.exec(parametres); var popup_width=RegExp.$1; expression=/[^*]height=([0-9]*)[^*]/; expression.exec(parametres); var popup_height=RegExp.$1; var left=(screen.width-popup_width)/2; var top=(screen.height-popup_height)/2; var params=parametres+',top='+top + ',left='+left; var win=window.open(url,titre,params)} } </script> <table class="toolBox" id="toolBox" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0"><tbody><tr><td class="tools"><table align="center" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0"><tbody><tr><td colspan="5">
</td></tr></tbody></table></td></tr></tbody></table> Face ? un risque d'?pid?mie voire de pand?mie d'une nouvelle forme de grippe mutante, manifestement plus virulente que les grippes habituelles, il est l?gitime que les pouvoirs publics s'attachent, dans un premier temps, ? mettre en place des dispositifs destin?s ? limiter la propagation de la maladie.
<center><script type="text/javascript">if (provenance_elt !=-1) {OAS_AD('x40')} else {OAS_AD('Middle')}</script><!-- ceci est un essai -->
</center>
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<script type="text/javascript"> init_boite_meme_sujet = function() { if ( "undefined" != typeof MIA && "undefined" != typeof MIA.Ensemble && ("undefined" == typeof MIA.Ensemble.initEventLoaded || !MIA.Ensemble.initEventLoaded) ) { var ensemble_id_defaut = 647065; var hash_url = window.location.hash; var re = /^#(.*)ens_id=(\d+)[^\d]*.*$/; var ensemble_id_url = hash_url.replace(re, "$2"); if ( ensemble_id_url && ensemble_id_url != hash_url ) MIA.Ensemble.ensembleId = ensemble_id_url else if ( ensemble_id_defaut ) MIA.Ensemble.ensembleId = ensemble_id_defaut if ( "" != "A LIRE AUSSI" ) { MIA.Ensemble.titreBoite = "A LIRE AUSSI"; } MIA.Ensemble.initEventLoaded = true; MIA.Ensemble.formaliseBoiteMemeSujet(); } } if ( (pave=document.getElementById('pave_meme_sujet_hid den')) ) pave.style.display = 'none'; if(window.addEventListener ) window.addEventListener('load', init_boite_meme_sujet, false); else window.attachEvent('onload', init_boite_meme_sujet</script>Les ?levages industriels de porcs et de volailles sont de v?ritables bombes sanitaires ? retardement, au m?me titre que des bouteilles de gaz dans un incendie, et leur ?radication est aussi urgente pour l'humanit? que celle de l'arsenal de telle ou telle dictature. Le choix d'?levages hors sol et de logiques industrielles implique n?cessairement de forts risques pathog?nes. En effet, animaux et humains ne peuvent survivre dans ces conditions qu'en recourant ? une panoplie pharmaceutique consid?rable : tout ?leveur industriel de volailles ou de porcs doit soumettre ses animaux ? des traitements antibiotiques pratiquement continus, d'autant plus forts que la concentration et le stress des animaux sont importants. Qui oserait nier que de telles conditions favorisent la mutation adaptative constante des virus et des bact?ries ? Il n'est gu?re surprenant qu'une ?tude de l'Inserm (Aubry-Damon et coll.) ait montr? r?cemment la pr?sence de bact?ries r?sistantes aux antibiotiques chez les salari?s d'?levages industriels de porcs.
Mais ces ?levages ne stimulent pas seulement la r?sistance bact?rienne et virale, ils sont aussi de v?ritables terrains d'entra?nement favorisant les recombinaisons et, le cas ?ch?ant, la duplication en nombre et la diffusion des agents pathog?nes. Des scientifiques de l'Agence nationale des instituts de sant? publique des Etats-Unis l'ont expliqu? : "Parce que les ?levages fortement concentr?s ont tendance ? rassembler d'importants groupes d'animaux sur une surface r?duite, ils facilitent la transmission et le m?lange des virus" (Journal of Environmental Health Perspectives, 14 novembre 2006). De ce fait, les recombinaisons au sein m?me des virus porcins ou aviaires sont consid?rablement acc?l?r?es, et la probabilit? de voir appara?tre de nouvelles formes hautement pathog?nes monte en fl?che.
L'apparition d'?pid?mies humaines r?sulte pratiquement toujours du passage d'un virus ? travers la barri?re interesp?ces (celle qui fait qu'une maladie des moutons n'est pas une maladie humaine, par exemple). Or la barri?re entre le porc et l'homme est t?nue, de m?me que celle qui s?pare les volailles des porcs. C'est ainsi que les ?pid?miologistes redoutent depuis longtemps le m?canisme selon lequel un virus aviaire se transmet aux porcs, puis acquiert chez ces derniers la capacit? de se transmettre du porc ? l'homme. C'est la raison pour laquelle l'Union europ?enne a ?dict? des r?gles interdisant une trop grande proximit? entre un ?levage hors sol de volailles et un ?levage hors sol de porcs.
A ce titre, il n'est gu?re surprenant de constater que la nouvelle forme de grippe A(H1N1), appel?e d?sormais grippe A, combine des ?l?ments de virus aviaires, porcins et humains : il s'agit presque d'un cas d'?cole. Un triste cas d'?cole, pr?visible et ?vitable - si on ne laissait pas les int?r?ts ?conomiques prendre le pas sur les ?vidences ?thologiques (les animaux ne sont pas faits pour ?tre ?lev?s dans des conditions concentrationnaires) et sur la logique sanitaire.
Plusieurs articles et diverses sources attribuent l'origine de la pr?sente ?pid?mie ? l'usine porcine de La Gloria, dans l'?tat mexicain du Veracruz. Qu'elle provienne ou non de cet ?levage, la strat?gie de l'autruche, voire l'omerta, pratiqu?e par le groupe Smithfield Foods, auquel il appartient, illustre le comportement criminel de ces groupes industriels.
Alert? sur le d?veloppement de pathologies respiratoires ? proximit? du super-?levage porcin, Smithfield Foods a d'abord refus? toute enqu?te et envoy? des leaders locaux en prison. Puis, lorsque l'enqu?te sanitaire fut impos?e, le groupe a ni? contre l'?vidence tout lien avec son ?levage. Cette attitude, qui se reproduit h?las ? travers le monde, permet de dissimuler le danger pathog?ne des ?levages industriels. Mais ne fait qu'augmenter le risque, en emp?chant de prendre les pr?cautions ad?quates !
Comment peut-on tol?rer que les autorit?s roumaines ou indon?siennes ne puissent m?me pas entrer dans les ?levages industriels que les groupes am?ricains ou europ?ens ont implant?s sur leurs sols, et encore moins y mener la moindre enqu?te sanitaire ?
Les institutions internationales et nationales n'ont pas tir? les le?ons du pr?c?dent de la grippe aviaire H5N1. Les tentatives d'incriminer la faune sauvage et les petits ?levages de plein air, ainsi que les migrateurs, comme sources de l'?pid?mie a priori, se sont r?v?l?es des impostures.
Pourtant, le m?canisme de son apparition et de sa diffusion ?tait d?j? ?difiant : naissance dans une r?gion d'immenses poulaillers concentrationnaires, diss?mination ? travers le monde par les circuits int?gr?s de l'?levage industriel (vente de poussins, aliments sp?cialis?s utilisant les d?chets contamin?s, etc.), puis contamination dramatique de la faune sauvage faisant peser des risques sur la biodiversit?. Seule l'?tape de la transmission d'homme ? homme a ?t? pour l'instant ?vit?e. Comment pouvons-nous accepter que cinq ans plus tard le m?me sc?nario se reproduise, avec, de plus, une mutation permettant la transmission interhumaine, m?me si, pour l'instant, il s'agit d'une forme assez b?nigne ?
Pourtant, les solutions existent. A tr?s court terme, il est indispensable que les autorit?s sanitaires de tous pays puissent enqu?ter au sein des ?levages industriels, et les r?genter si n?cessaire. A moyen terme, les usines de porcs et volailles doivent ?tre interdites : leur ?levage peut ?tre organis? au sein de petites unit?s autorisant la sortie des animaux, avec une densit? coh?rente n'imposant pas la surm?dication (et m?me interdisant l'usage d'antibiotiques dits "de pr?caution"). C'est d'ailleurs toute l'?conomie paysanne qui y trouvera avantage.
Par ailleurs, notre consommation excessive de viande peut ?tre largement r?duite. Ainsi non seulement nous cesserons de construire des usines ? virus, mais nous limiterons le gaspillage de prot?ines v?g?tales et la d?forestation des for?ts tropicales (provoqu?e aujourd'hui par le besoin d'aliments pour ?levages industriels). C'est l'ensemble de la plan?te qui y trouvera b?n?fice.
<hr>Marie-Christine Blandin, s?natrice (Verts), rapporteur du rapport sur la grippe aviaire
Jos? Bov?, agriculteur paysan, candidat d'Europe-Ecologie aux europ?ennes
Article paru dans l'?dition du 21.05.09.
Grippe A : il faut en finir avec les usines ? virus, par Marie-Christine Blandin et Jos? Bov?
LE MONDE | 20.05.09 | 14h41 ? Mis ? jour le 20.05.09 | 14h41
<!-- ********************************* MAIN COLUMN ********************************* --> <script type="text/javascript" language="javascript"> function expandBarrePartager() { if($("#barrePartager").css("display")=="none") { $("#barrePartager").fadeIn("slow"); } else { $("#barrePartager").fadeOut("slow"); } } </script><script type="text/javascript"> if ( 'undefined' == typeof MIA) MIA = {}; MIA.Partage = { toggled: false, toggleSharing:function(){if(!MIA.Partage.toggled){ document.getElementById('shareTools').style.displa y='block';MIA.Partage.toggled=true}else{document.g etElementById('shareTools').style.display='none';M IA.Partage.toggled=false}}, ouvrirPopup:function(url,titre,parametres){ var expression = /[^*]width=([0-9]*)[^*]/; expression.exec(parametres); var popup_width=RegExp.$1; expression=/[^*]height=([0-9]*)[^*]/; expression.exec(parametres); var popup_height=RegExp.$1; var left=(screen.width-popup_width)/2; var top=(screen.height-popup_height)/2; var params=parametres+',top='+top + ',left='+left; var win=window.open(url,titre,params)} } </script> <table class="toolBox" id="toolBox" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0"><tbody><tr><td class="tools"><table align="center" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0"><tbody><tr><td colspan="5">
</td></tr></tbody></table></td></tr></tbody></table> Face ? un risque d'?pid?mie voire de pand?mie d'une nouvelle forme de grippe mutante, manifestement plus virulente que les grippes habituelles, il est l?gitime que les pouvoirs publics s'attachent, dans un premier temps, ? mettre en place des dispositifs destin?s ? limiter la propagation de la maladie.
<center><script type="text/javascript">if (provenance_elt !=-1) {OAS_AD('x40')} else {OAS_AD('Middle')}</script><!-- ceci est un essai -->
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Mais ces ?levages ne stimulent pas seulement la r?sistance bact?rienne et virale, ils sont aussi de v?ritables terrains d'entra?nement favorisant les recombinaisons et, le cas ?ch?ant, la duplication en nombre et la diffusion des agents pathog?nes. Des scientifiques de l'Agence nationale des instituts de sant? publique des Etats-Unis l'ont expliqu? : "Parce que les ?levages fortement concentr?s ont tendance ? rassembler d'importants groupes d'animaux sur une surface r?duite, ils facilitent la transmission et le m?lange des virus" (Journal of Environmental Health Perspectives, 14 novembre 2006). De ce fait, les recombinaisons au sein m?me des virus porcins ou aviaires sont consid?rablement acc?l?r?es, et la probabilit? de voir appara?tre de nouvelles formes hautement pathog?nes monte en fl?che.
L'apparition d'?pid?mies humaines r?sulte pratiquement toujours du passage d'un virus ? travers la barri?re interesp?ces (celle qui fait qu'une maladie des moutons n'est pas une maladie humaine, par exemple). Or la barri?re entre le porc et l'homme est t?nue, de m?me que celle qui s?pare les volailles des porcs. C'est ainsi que les ?pid?miologistes redoutent depuis longtemps le m?canisme selon lequel un virus aviaire se transmet aux porcs, puis acquiert chez ces derniers la capacit? de se transmettre du porc ? l'homme. C'est la raison pour laquelle l'Union europ?enne a ?dict? des r?gles interdisant une trop grande proximit? entre un ?levage hors sol de volailles et un ?levage hors sol de porcs.
A ce titre, il n'est gu?re surprenant de constater que la nouvelle forme de grippe A(H1N1), appel?e d?sormais grippe A, combine des ?l?ments de virus aviaires, porcins et humains : il s'agit presque d'un cas d'?cole. Un triste cas d'?cole, pr?visible et ?vitable - si on ne laissait pas les int?r?ts ?conomiques prendre le pas sur les ?vidences ?thologiques (les animaux ne sont pas faits pour ?tre ?lev?s dans des conditions concentrationnaires) et sur la logique sanitaire.
Plusieurs articles et diverses sources attribuent l'origine de la pr?sente ?pid?mie ? l'usine porcine de La Gloria, dans l'?tat mexicain du Veracruz. Qu'elle provienne ou non de cet ?levage, la strat?gie de l'autruche, voire l'omerta, pratiqu?e par le groupe Smithfield Foods, auquel il appartient, illustre le comportement criminel de ces groupes industriels.
Alert? sur le d?veloppement de pathologies respiratoires ? proximit? du super-?levage porcin, Smithfield Foods a d'abord refus? toute enqu?te et envoy? des leaders locaux en prison. Puis, lorsque l'enqu?te sanitaire fut impos?e, le groupe a ni? contre l'?vidence tout lien avec son ?levage. Cette attitude, qui se reproduit h?las ? travers le monde, permet de dissimuler le danger pathog?ne des ?levages industriels. Mais ne fait qu'augmenter le risque, en emp?chant de prendre les pr?cautions ad?quates !
Comment peut-on tol?rer que les autorit?s roumaines ou indon?siennes ne puissent m?me pas entrer dans les ?levages industriels que les groupes am?ricains ou europ?ens ont implant?s sur leurs sols, et encore moins y mener la moindre enqu?te sanitaire ?
Les institutions internationales et nationales n'ont pas tir? les le?ons du pr?c?dent de la grippe aviaire H5N1. Les tentatives d'incriminer la faune sauvage et les petits ?levages de plein air, ainsi que les migrateurs, comme sources de l'?pid?mie a priori, se sont r?v?l?es des impostures.
Pourtant, le m?canisme de son apparition et de sa diffusion ?tait d?j? ?difiant : naissance dans une r?gion d'immenses poulaillers concentrationnaires, diss?mination ? travers le monde par les circuits int?gr?s de l'?levage industriel (vente de poussins, aliments sp?cialis?s utilisant les d?chets contamin?s, etc.), puis contamination dramatique de la faune sauvage faisant peser des risques sur la biodiversit?. Seule l'?tape de la transmission d'homme ? homme a ?t? pour l'instant ?vit?e. Comment pouvons-nous accepter que cinq ans plus tard le m?me sc?nario se reproduise, avec, de plus, une mutation permettant la transmission interhumaine, m?me si, pour l'instant, il s'agit d'une forme assez b?nigne ?
Pourtant, les solutions existent. A tr?s court terme, il est indispensable que les autorit?s sanitaires de tous pays puissent enqu?ter au sein des ?levages industriels, et les r?genter si n?cessaire. A moyen terme, les usines de porcs et volailles doivent ?tre interdites : leur ?levage peut ?tre organis? au sein de petites unit?s autorisant la sortie des animaux, avec une densit? coh?rente n'imposant pas la surm?dication (et m?me interdisant l'usage d'antibiotiques dits "de pr?caution"). C'est d'ailleurs toute l'?conomie paysanne qui y trouvera avantage.
Par ailleurs, notre consommation excessive de viande peut ?tre largement r?duite. Ainsi non seulement nous cesserons de construire des usines ? virus, mais nous limiterons le gaspillage de prot?ines v?g?tales et la d?forestation des for?ts tropicales (provoqu?e aujourd'hui par le besoin d'aliments pour ?levages industriels). C'est l'ensemble de la plan?te qui y trouvera b?n?fice.
<hr>Marie-Christine Blandin, s?natrice (Verts), rapporteur du rapport sur la grippe aviaire
Jos? Bov?, agriculteur paysan, candidat d'Europe-Ecologie aux europ?ennes
Article paru dans l'?dition du 21.05.09.
