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2008: de la crise alimentaire ? l'explosion de la piraterie

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    2008: de la crise alimentaire à l'explosion de la piraterie

    Par Reuters, publié le 23/12/2008 à 16:49

    PARIS - De la crise alimentaire à l'explosion de la piraterie dans le golfe d'Aden, cinquième et dernier volet de notre série sur les temps forts de l'actualité internationale en 2008.

    Soldat de la marine italienne surveillant le passage d'un cargo hong-kongais dans le golfe d'Aden. Du Ponant, voilier français détourné en avril, au Sirius Star, superpétrolier saoudien dont la prise en novembre reste le plus haut fait d'armes des pirates, l'année 2008 a montré qu'aucun navire n'était plus en sécurité au large de la Somalie. (Reuters/Otan)

    LES PIRATES MAÎTRES DU GOLFE D'ADEN

    Les Somaliens ne sont plus seuls concernés par la longue dérive de leur pays. Privé d'autorité centrale depuis 17 ans, Mogadiscio a assisté, impuissante, à l'essor d'une piraterie qui menace désormais le trafic maritime tout entier.

    Du Ponant, voilier français détourné en avril, au Sirius Star, superpétrolier saoudien dont la prise en novembre reste le plus haut fait d'armes des pirates, l'année 2008 montre qu'aucun navire n'est plus en sécurité dans le golfe d'Aden.

    L'envoi d'une force navale dans ces eaux qui commandent l'accès au canal de Suez, pièce essentielle des échanges entre l'Europe et l'Asie, a certes réduit d'un tiers le taux de réussite de leurs abordages, mais la cause reste entière.

    L'Otan, en première ligne de cette mobilisation, n'a rien dévoilé de ses intentions au sujet des racines du mal. Le même silence règne dans les couloirs des Nations unies, de l'Union européenne et du Pentagone, où l'on reste traumatisé par la mort de 18 soldats américains en 1993, qui a sonné le glas des tentatives de rétablissement l'Etat de droit en Somalie.

    A l'Onu, le Conseil de sécurité peine à s'accorder sur l'élaboration de plans d'urgence en vue du déploiement d'une mission de maintien de la paix. En attendant, la guérilla islamiste fait rage et les pirates prospèrent.

    LE NORD-KIVU À LA DÉRIVE

    Quelques semaines ont suffi aux hommes de Laurent Nkunda pour mettre les forces gouvernementales en déroute au Nord-Kivu, province de l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) qui se délite depuis plus d'une décennie.

    Les combats, qui ont fait 250.000 déplacés depuis début septembre, ont cessé en novembre est l'heure est désormais à la négociation, entamée sous l'égide de l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo.

    Nkunda, général de l'armée congolaise entré en dissidence en 2004 pour dénoncer les accords de paix de l'année précédente, a d'abord invoqué la défense des Tutsis du Congo, menacés selon lui par des rebelles hutus chassés du Rwanda. Porté par ses succès, il prétend désormais libérer tous les Congolais.

    Les énormes ressources minières du Kivu ne sont pas étrangères à cet interminable calvaire que les casques bleus de la Monuc, disséminés sur un territoire grand comme l'Europe de l'Ouest, semblent incapables d'enrayer.
    L'Onu a décidé de faire passer ses effectifs de 17.000 à 20.000 hommes, mais il faudra à ces renforts plusieurs semaines pour être opérationnels. La force intérimaire européenne, évoquée au plus fort des combats, tarde quant à elle à se concrétiser.

    UN "TSUNAMI SILENCIEUX"

    Emeutes à Yaoundé, Dakar, Port-au-Prince, Lima, ou Kaboul, cellule de crise aux Nations unies, sommet extraordinaire en préparation... Un vent de panique s'est levé au printemps dans les pays en développement avec la flambée des prix alimentaires, alors que le PAM (Programme alimentaire mondial) évoque un "tsunami silencieux".

    Propulsé par la hausse des prix de l'énergie, le développement des biocarburants, la demande croissante des pays émergents et la spéculation, le prix du blé a par exemple grimpé de 300% en Somalie de janvier 2007 à avril dernier, selon l'ONG britannique Oxfam.

    Mais une crise chasse l'autre et le krach boursier de septembre a raison de l'envolée des cours des matières premières. Après les sommets historiques du printemps, les prix de nombreux produits alimentaires fondent de moitié.
    Pourtant, si la crise alimentaire n'est plus d'actualité, ses conséquences le restent. Selon le PAM, 923 millions de personnes s'endorment chaque soir avec le ventre vide et 75 millions le doivent à la flambée des cours de 2008.

    Qui plus est, les organisations humanitaires craignent désormais une relâchement de l'attention, accaparée par le système financier, doublé d'un appauvrissement des plus vulnérables.

    "Dans le contexte actuel de crise financière, le chômage augmente dans le monde développé et le monde en développement en subira bientôt les conséquences: moins d'emplois, une baisse des salaires et surtout plus de personnes souffrant de la faim", souligne le PAM.

    LE KENYA AU BORD DU GOUFFRE

    Deux mois d'émeutes, 1.200 morts et 300.000 déplacés. Le bilan est certes lourd, mais le Kenya a échappé au pire au début de l'année.
    La spirale des violences politico-ethniques amorcée le 27 décembre 2007 par la réélection contestée du président Mwai Kibaki a finalement été enrayée, mais le spectre rwandais a plané de longues semaines sur ce "modèle de stabilité et de prospérité".

    Dans la vallée du Rift, épicentre des troubles, les "ethno-nationalistes" kalenjins n'attendaient qu'une occasion pour réclamer les terres accaparées par les Kikuyus, ethnie du chef de l'Etat, dans les années qui ont suivi l'indépendance.

    A ces vieilles rancunes se sont ajoutées la pauvreté, qui résiste au miracle économique à l'ombre des tours de Nairobi, et une insécurité entretenue notamment par les Mungiki, organisation criminelle la plus redoutée du pays.

    Plus politique qu'ethnique, le conflit s'est apaisé après l'accord de partage du pouvoir conclu en février sous l'égide de Kofi Annan, ancien secrétaire général de l'Onu.

    "Nous avons connu l'enfer mais nous en sommes sortis. Nous ne devons plus jamais revenir à une pareille époque !", a déclaré Raila Odinga, adversaire malheureux de Kibaki à la présidentielle, en prenant ses fonctions de Premier ministre en avril.

    Jean-Philippe Lefief, édité par Henri-Pierre André et Clément Dossin

    http://www.lexpress.fr/actualites/2/2008-de-la-crise-alimentaire-a-l-explosion-de-la-piraterie_727978.html
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