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Gr?ce : la grande d?pression

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    Enquête
    Grèce : la grande dépression

    | 22.06.11 | 15h26 • Mis à jour le 27.06.11 | 20h57
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    <!-- CONTENU ARTICLE -->
    <?xml:namespace prefix = fb ns = "http://www.facebook.com/2008/fbml" /><fb:like class=" fb_edge_widget_with_comment fb_iframe_widget" href="http&#37;3A%2F%2Fwww.lemonde.fr%2Feurope%2Fa rticle%2F2011%2F06%2F22%2Fgrece-la-grande-depression_1539289_3214.html" width="540" action="recommend" show_faces="false" send="true"></fb:like>Ath&#232;nes Correspondance - Ce sont des voix anonymes qui appellent &#224; l'aide au t&#233;l&#233;phone, des voix humaines qui souffrent de la crise que traverse leur pays et du poids de la r&#233;cession &#233;conomique. Elles ne savent plus quoi faire, alors elles d&#233;crochent leur t&#233;l&#233;phone pour appeler SOS-D&#233;pression. Extraits de ces conversations.

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    Un employ&#233; de 38 ans : "Rien ne va bien, r&#233;cemment. Le travail devient plut&#244;t stressant. L'id&#233;e de le perdre me hante. Ne pensez pas que c'est juste une peur, c'est une r&#233;alit&#233;. Les gens perdent leur travail. Je n'ai plus confiance en moi, je suis tout le temps irritable, et mon sommeil est chaotique. Pour ma femme, c'est encore pire. Elle a un travail &#224; temps partiel, et ils lui ont annonc&#233; qu'elle devait partir &#224; la fin du mois. A cause de la crise, comme ils disent. Quand nous sommes ensemble, j'essaye de ne pas lui montrer ce que je ressens. Je ne veux pas peser davantage sur elle. Je ne sais pas ce que je vais faire. Je suis d&#233;sesp&#233;r&#233;."

    Une m&#232;re, soucieuse pour son enfant : "Mon fils a 26 ans. Il est dipl&#244;m&#233; de l'universit&#233;, et il essaie de trouver un emploi. Je m'inqui&#232;te pour lui. Cette recherche l'a beaucoup d&#233;&#231;u. Il n'a pas trouv&#233; de travail et &#231;a a un impact n&#233;gatif sur tous les aspects de sa vie. Il n'a pas de vie personnelle, et il ne sort pratiquement pas de la maison. Il m'a dit hier qu'il se consid&#233;rait comme un rat&#233;. J'ai essay&#233; de l'encourager en lui disant que beaucoup de jeunes sont confront&#233;s aux m&#234;mes probl&#232;mes &#224; cause de la crise &#233;conomique, mais je ne pense pas que &#231;a l'aide. Oui, je suis vraiment inqui&#232;te pour lui."

    Un retrait&#233; : "J'ai 68 ans et je ne me sens pas tr&#232;s bien en ce moment. J'ai peur de l'avenir. Je n'ai jamais ressenti &#231;a auparavant. Je prendrai ma retraite en 2012, mais j'ai peur qu'&#224; cause de la crise ce soit vraiment dur. Il y a des moments o&#249; &#231;a me met en col&#232;re, mais le plus souvent je me sens sans espoir et sans secours. Je n'ai pas l'&#233;nergie que j'avais dans le pass&#233;. Un de mes amis me dit de demander de l'aide. Il pense que je suis d&#233;prim&#233;."

    SOS-D&#233;pression a &#233;t&#233; mis en place en mai 2008 par l'Institut universitaire de recherche sur la sant&#233; mentale. La mise en place d'un programme baptis&#233; Anti-stigma &#233;tait destin&#233; &#224; encourager &#224; parler des troubles mentaux, dans une soci&#233;t&#233; m&#233;diterran&#233;enne, fortement marqu&#233;e par l'emprise de l'Eglise orthodoxe, o&#249; il est mal vu d'aller chez le psy.

    Il s'agit de consultations par t&#233;l&#233;phone, de conseils donn&#233;s &#224; des gens qui n'osent pas franchir la porte d'un cabinet ou, de plus en plus, parce qu'ils n'ont pas les moyens de le faire. La ligne a enregistr&#233; plus de 6 000 appels. "La crise &#233;conomique a augment&#233; le nombre de personnes qui appellent pour r&#233;soudre leurs probl&#232;mes dus au ch&#244;mage et &#224; l'incertitude du futur. 27 % des appels sont directement li&#233;s aux cons&#233;quences de la r&#233;cession", explique Marina Economou, responsable de SOS-D&#233;pression.

    Les psychiatres &#233;valuent entre 25 % &#224; 30 % la hausse des consultations provoqu&#233;es par la crise. "Il y a un afflux de demandes pour des cas de psychiatrie l&#233;g&#232;re : angoisse aigu&#235;, crise de panique, d&#233;pression, explique Dimitris Ploumidis, responsable d'un centre universitaire de sant&#233; mentale, dans le quartier de Kaisariani, &#224; l'est d'Ath&#232;nes, et aussi vice-pr&#233;sident de l'Association des psychiatres de Gr&#232;ce. En septembre 2010, il fallait deux semaines d'attente pour une consultation, aujourd'hui il faut deux mois et demi."

    Dans une &#233;tude intitul&#233;e "D&#233;pression et d&#233;tresse &#233;conomique en Gr&#232;ce", publi&#233;e dans la revue Social Psychiatry and Psychiatric Epidemiology, de juillet 2010, Marina Economou et trois autres coll&#232;gues constataient que "les personnes expos&#233;es &#224; des conditions &#233;conomiques d&#233;favorables ont plus de chances de d&#233;velopper des d&#233;pressions s&#233;rieuses". L'&#233;tude comparait 2 008 et 2009, alors que la r&#233;cession s'est fortement aggrav&#233;e en 2010.

    "La crise, les difficult&#233;s &#233;conomiques ravivent les peurs et les angoisses personnelles", explique Dimitris Ploumidis. Son coll&#232;gue Stelios Stylianidis, professeur &#224; l'universit&#233; d'Ath&#232;nes, qui consulte dans le public et le priv&#233;, fait le m&#234;me constat : "Quand on ne peut pas investir dans son avenir, ce non-investissement psychique cr&#233;e un &#233;tat de d&#233;tresse. La porte reste ouverte &#224; l'&#233;mergence de troubles psychiatriques." Il a deux exemples pr&#233;cis des effets de la crise sur le psychisme, &#224; chacun des bouts de l'&#233;chelle sociale.

    C'est un peu la wonder woman et le clochard. Une femme de 47 ans &#233;tait sous-directrice d'une soci&#233;t&#233;. Elle a &#233;t&#233; licenci&#233;e, au d&#233;but de l'automne 2010, au moment o&#249; elle se sentait &#224; l'apog&#233;e de sa carri&#232;re. "Tous ses liens sociaux ont &#233;t&#233; construits autour de son travail. Elle ne perd pas seulement son salaire, mais tout rep&#232;re symbolique. C'est la destruction de son image et de son monde interne. Elle s'effondre", explique le docteur Stylianidis.

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    Fins de mois difficiles, déclassement social, honte d'être montrés du doigt. Les psys constatent une hausse inquiétante des troubles psychiques directement liés à la crise économique.
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